mardi 11 janvier 2011

Anything will change, I am just waiting in the dark.



Le sourire aux lèvres, à peine levée. C'est la légéreté d'un matin pluvieux où l'on se fout de tout.
Elle marche sans penser à rien d'autre qu'à elle même. Elle est juste heureuse, pour une fois, rien ne pourrait être plus parfait. Le coeur rempli d'espoirs nouveaux. Elle dit bonjour à tout le monde, elle aurait envie de crier à quel point tout va bien, comment tout est mieux maintenant. Elle y croit, encore. La journée passe sans que rien ne vienne tout contrarier, elle commence à s'habituer, au bout de quelque heures, à tout ça, à rire sans faire semblant, sourire sans se forcer, ne pas juste paraître mais être. Elle s'efface un temps, le temps d'une musique. Il est là tout près. La mélodie crie détresse mais elle continue. Quelques souvenirs, quelques idées lointaines qui s'installent dans ses pensées. Voilà, tout est foutu. Les doutes reviennent, alors qu'ils n'ont pour le moment pas lieu d'être, la décéption et la colère se perdent sur son visage. Ses yeux se vident d'expressions. Elle n'arrive plus à retrouver tout ce qui, il y a trente seconde, lui avait rendu tout ce qu'on lui a déjà arraché si souvent. Pour rien, il ne suffisait que de quelque notes sur un piano, d'une voix sombre, et elle était perdue. Ainsi, quelques dixaines de minutes suivirent et elle appris comment, tout n'était pas fondé, comment ses espoirs n'étaient que fantasmes, comment elle y avait cru, alors que tout était encore et seulement faux. Elle comprit également à quel point elle y tenait. Mais surtout elle ressentit, cette déception déjà ressentie des millions de fois, tellement qu'elle la connaissait beaucoup plus que n'importe quel autre sentiment. Plus que le bonheur, plus que l'amitié encore.

- Alors, ça te fait quoi d'avoir 15 ans ?
- Rien, rien ne change, et ma vie est aussi pitoyable qu'avant.

dimanche 2 janvier 2011

Why do you look so cold ?




La jalousie est un poison. Elle se deverse si rapidement. Un seul geste de travers, un seul battement de cils et nous sommes sacrifiés. Le corps ne réponds plus aux appels d'urgence. C'est paralysant, c'est mortel. La jalousie atteint très vite le système nerveux. Elle tire un trait toute logique et tout lien avec les autres, elle nous mets en cage, elle nous plonge dans un silence malsain. La jalousie nous fait rapidemment derailler. Nos mauvaises pensées crient plus fort que les autres et parviennent à dominer la raison tant bien que mal. La jalousie court dans notre sang. Elle rend nos muscles engourdis et faibles, ou à vif. Elle nous persécute de l'interieur, elle frappe nos larmes du derrière de l'oeil et roule jusqu'au creux de nos lèvres. Elle s'empresse, elle nous fait tourner en rond, elle garde exclusivement de coté quelques mots blessant pour nous les faire répéter, en boucle, sans vraiment trop comprendre ce que l'on crie. Elle tire sur nos paupières pour ne pas nous faire fermer l'oeil de la nuit. Elle nous donne cette impression de faiblesse qui fera dire aux plus atteints qu'il ne l'on jamais ressentie. Elle nous enlève parfois ce qu'on aime à contre coeur. Ou nous fait comprendre souvent l'inverse du réel.

Puisque lorsque la jalousie aime, le monde se retourne pour que noir veuille dire blanc. Et nous errons vers le bas, nous luttons pour ne pas se faire entraîner par le reste.

samedi 1 janvier 2011

Restart.


Le froid, des jambes fragiles qui glissent sur les pavés. Des talons un peu trop hauts, des douleurs un peu trop grandes. Gachis. Elle marche sans vraiment savoir où, sans vraiment savoir pour qui. Trop loin. Elle se perd dans les ruelles sombres du lever du jour. Bordeaux s'éveille un peu tardivement, faible d'une soirée où certaines pièces ne sont plus à leur places, où quelque minutes manquent à l'appel. Ses pieds fléchissent. Elle tangue, littéralement sur elle même. C'est un corps livide qui se déplace maintenant, au milieu du chemin. Elle attire le peu de regards autours d'elle. La jeunesse frappante et la peur qui se lit dans ses yeux les attirent. Elle n'aime pas cette posture. Ces pensée divaguent. Elles sont les voiles d'un bâteau laché au beau milieu d'un torrent. Elles flottent dans les airs et l'emmenent vers les faibles premiers rayons roses. Elle n'en peut plus, ses jambes ne vont plus tarder à céder. Elle s'asseoit, à même le sol. Un long frisson lui parcourt la chair. Elle est glacée. Son regard s'attarde sur quelques rapides silhouettes qui continuent d'avancer. Mais elle n'a pas la force de les suivre, elle n'a plus envie d'aller comme ça sans savoir quand est-ce qu'elle arrivera, perdue dans un infini trop grand pour elle.

Les voiles, ne nous guident plus. Le torrent noie les navires qui nous entourent. Et nous voguons à perte, nous sombrons seuls dans les vagues.