WTD JUNK
vendredi 20 mai 2011
Outback
mercredi 20 avril 2011
Maman
J'entendais ta voix dans le répondeur. La voix de celle qui séduit, posée, calme, lente. Tu disais que je n'avais qu'à avoir mon portable sur moi. Je suis en train de dormir maintenant. J'ai mis du temps. Je suis pourtant si fatiguée. Ce soir j'aurais aimé que tu sois là. Parce que la vérité c'est que je n'en peux plus de ce petit jeu de cache-cache. J'aurai voulu ne plus jamais ressentir ce sentiment d'abandon, qui me prenait lorsque tu tardais à rentrer, avant. J'aurais aimé te serrer dans mes bras depuis longtemps, pour te dire qu'il fallait arrêter tout ça. Je suis en train de me perdre sans toi. Dans un univers que je ne connais pas encore. Je suis effrayée par l'ampleur que prend les choses. Je pensais qu'il ne s'agissait que d'une passe parmi tant d'autres où nous préférions faire chacune de notre côté. Mais c'est bien plus, c'est une séparation à part entière. Je me noie en essayant de vaincre le courant. Mais il s'acharne.
C'est une passe difficile. L'adolescence est un labyrinthe si sombre. Je suis pourtant certaine d'atteindre la sortie. Le problème, c'est que je suis seule. Tout le temps. Je régresse, depuis lui, la seconde, les nouvelles rencontres. Cette impression d'être si petite après s'être sentie si grande. Mes amis n'y peuvent rien, ils ne peuvent pas comprendre. Je pense que la tristesse est quelque chose que l'on vit seul, car elle n'est jamais comparable d'un individu à l'autre. Je suis triste d'être seule, mais c'est une idée vague. A vrai dire, je suis plutôt bien entourée. Je pense que c'est juste une excuse que je me suis trouvée. Parce que je sais très bien qu'il n'y a pas que ça. Il y a tellement plus. Des choses que je ne sais pas définir. En fait, je n'arrive plus très bien à savoir pourquoi j'ai commencé à être triste. Et c'est pour ça que je ne m'en sors pas. J'essaie de tout te cacher, car je sais que tu as aussi tes problèmes de ton côtés. Mais je suis aveuglée par les miens, comme tu l'es par les tiens. Deux aveugles qui ne se parlent plus. Mais si la voix ne les guide plus, alors où vont-ils tomber ?
Depuis peu, j'ai l'impression de revivre la même journée en boucle. Tu sais, lever, courir, train, lycée, café, cours, courir, train, manger, dormir. Toujours. Un engrenage fou. Sauf que les épisodes se mélangent. Et tu n'es plus à la bonne place. Tu disparaît même. Je ne sais plus où tu es, ce que tu fais. Je ne sais plus si tu vas bien, si tu souris. Je sais que tu vas mieux, ou que tu prétend l'être. Je suis désolée, de ne pas avoir été là, mais lorsque l'on ne vas pas bien soi-même alors comment ne pas oublier les autres, aussi important soient-ils à nos yeux.
Je sais que tu n'arriveras pas à tout comprendre. Je sais que tu ne comprendra jamais, car j'ai déjà du mal. L'adolescence est faite pour se perdre, ne pas être comprise, ne pas posséder de théories toutes faites. La vérité, c'est que je vis la mienne comme une fatalité, même si j'arrive à profiter de chaque instant, une part de moi n'a pas vu la lumière depuis longtemps.
Je ne veux pas te perdre, j'ai envie de tenir ta main longtemps encore.
J'ai envie de vivre et de savoir que tu m'aimes.
Parce que je ne suis plus sûre de rien.
Moi, je t'aime Maman.
M.
dimanche 13 mars 2011
Million Dollar Baby
jeudi 3 février 2011
Childhood is running out.
mardi 11 janvier 2011
Anything will change, I am just waiting in the dark.
dimanche 2 janvier 2011
Why do you look so cold ?
samedi 1 janvier 2011
Restart.
samedi 16 octobre 2010
Still Dre.
La confiance. Eternelle. Celle dont l'on manque. Celle qui nous fait défaut. Celle que l'on envie aux autres. Celle qui nous brûle, au fond, celle qu'on espère. Celle qui se gagne, qui nous rapproche, celle que l'on refoule. La confiance que l'on perd. Qui nous sépare, que l'on regrette. Celle qui nous assiège entre deux gorgées d'alcool. Celle des grands envers les petits. La confiance puissante. La confiance en soi. Aux autres. La confiance qui nous prive, la confiance furtive. La confiance aveugle, fausse, celle qui nous tue. La confiance parfaite que l'on garde toute une vie. La confiance morte, la confiance abusive. La confiance hautaine des belles personnes. La confiance ratée, la confiance trahie. Par trop de promesses en l'air. La confiance naïve. Celle qu'on a tous eu un jour mais qu'on a tous plus ou moins laissé sur la route après trop de déceptions. La confiance viscérale. La confiance sélective, un peu conne sur les bords. La confiance accordée après réflexion intense. La confiance passionnelle, qui n'existe que par le reflet flou d'un espoir déjà perdu. La confiance parentale, souvent comative lors de l'adolescence. La confiance amoureuse. La gentille confiance des personnes timides. Les confiances perdues, un peu trop bruyantes. Les confiances exhibées, rarement honnêtes.
A vrai dire, trop de raisons de se tromper, trop de piège sur le chemin.
Trop de peine à éviter. Trop de souffrances préméditées.
jeudi 14 octobre 2010
I miss you so.
La musique résonne dans la pièce. Elle ravale ses larmes. Une fois de plus. Ses nerfs se détendent. La mélodie insiste. Ses yeux débordent. Ses joues sont trempées, elle ne voit pas grand chose dans le brouillard humide. Elle s'allonge, le visage dans les mains. Elle se replie sur elle même pour essayer de chercher un peu de réconfort, puisqu'elle n'en trouve plus ailleurs. La solitude l'a rongé trop loin, elle a creusé partout dans son corps. Ses os sont noircis par l'absence des autres. De ces rencontres manquées. Elle roule sur le coté, face au mur. Ses yeux sont translucides. Elle enfonce sa tête dans son oreiller. Son coeur bat plus lentement. Sa respiration se calme. Ses lèvres s'entrouvrent, elle tousse. Elle s'approche de la fenêtre en titubant un peu. Elle ouvre et laisse rentrer un peu d'air frais. C'est l'automne qui infiltre la pièce. L'odeur de la pluie s'installe partout. Elle s'appuie sur le balcon. Elle attrape son sac, apporte une cigarette à ses lèvres.
La fumée parcourt sa poitrine. Elle s'assoie, les jambes dans le vide. La ville s'endort. Les lumières s'éteignent une par une. La lune crève le ciel de sa clarté.
Les volets fermés, sous la couverture. Elle ne pleure plus. Ses yeux fixent le plafond.
Ses paupières se ferment. Le sommeil l'emporte, loin. Mais c'est là bas qu'elle veut être.