samedi 1 janvier 2011

Restart.


Le froid, des jambes fragiles qui glissent sur les pavés. Des talons un peu trop hauts, des douleurs un peu trop grandes. Gachis. Elle marche sans vraiment savoir où, sans vraiment savoir pour qui. Trop loin. Elle se perd dans les ruelles sombres du lever du jour. Bordeaux s'éveille un peu tardivement, faible d'une soirée où certaines pièces ne sont plus à leur places, où quelque minutes manquent à l'appel. Ses pieds fléchissent. Elle tangue, littéralement sur elle même. C'est un corps livide qui se déplace maintenant, au milieu du chemin. Elle attire le peu de regards autours d'elle. La jeunesse frappante et la peur qui se lit dans ses yeux les attirent. Elle n'aime pas cette posture. Ces pensée divaguent. Elles sont les voiles d'un bâteau laché au beau milieu d'un torrent. Elles flottent dans les airs et l'emmenent vers les faibles premiers rayons roses. Elle n'en peut plus, ses jambes ne vont plus tarder à céder. Elle s'asseoit, à même le sol. Un long frisson lui parcourt la chair. Elle est glacée. Son regard s'attarde sur quelques rapides silhouettes qui continuent d'avancer. Mais elle n'a pas la force de les suivre, elle n'a plus envie d'aller comme ça sans savoir quand est-ce qu'elle arrivera, perdue dans un infini trop grand pour elle.

Les voiles, ne nous guident plus. Le torrent noie les navires qui nous entourent. Et nous voguons à perte, nous sombrons seuls dans les vagues.